Samuele Stocchino, légendaire bandit sarde, se voit enfant, refuser à lui et à son père un verre d’eau par un riche tonnelier ; dans ses yeux glacés, sa mère y lit la première étape d’un destin tragique. À dix-sept ans il s’engage, se bat en Libye, et pendant la grande guerre il « tue merveilleusement ». Redevenu civil, il tue alors ceux qui ont manqué à sa famille. Seule une amie d’enfance l’apaise ; après la mort de celle-ci, il devient l’ennemi public numéro un et meurt tué par les forces de l’ordre. Sarde lui-même, l’auteur (Les Hordes du vent, NB juin 2005), dans une tragédie à l’antique où alternent choeur, voix populaires, dit les forces maléfiques, la mort, le « fatum » de pauvres gens entre religiosité et croyances séculaires. Un souffle épique, une très belle écriture sobre et rageuse accompagnent ce livre coup de poing.
Mémoire du vide
FOIS Marcello