Madame de Genlis a vécu de l’Ancien Régime au tout début du règne de Louis-Philippe. Ses Mémoires pourraient être des chroniques détaillées sur les événements qui ont marqué cette période troublée. En fait, plusieurs parties en ont été égarées ; en outre, les extraits retenus n’en couvrent qu’une période ; les commentaires de l’auteur enfin portent surtout sur sa vie privée et son environnement social. Le contexte général, politique en particulier, n’est certes pas exclu : ainsi sont évoqués la prise de la Bastille, le mariage secret du duc d’Orléans, l’émigration, l’hécatombe des guerres impériales, Voltaire à Ferney, les oeuvres de Choderlos de Laclos, de Bernardin de Saint-Pierre, « la hyène du Gévaudan. » Le thème principal est toutefois Madame de Genlis elle-même avec une dose d’autosatisfaction appuyée sur ses goûts, ses sentiments personnels, ses dons (musique, littérature), ses activités (pédagogie, mondanités). Il s’en dégage une impression prolixe, répétitive, qui n’exclut pas intérêt, voire amusement, ainsi ses portraits, ses considérations morales, son analyse des usages et de leur évolution.
Mémoires.
GENLIS Madame de