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À la fin de sa longue vie, le comte de Saint-Priest a rassemblé ses souvenirs. Introduit près de Louis XV, il choisit la diplomatie. Ambassadeur à Lisbonne puis en Turquie jusqu’en 1784, il fut ministre de Louis XVI en 1789 et 1790. Émigré en 1791, il rejoignit Louis XVIII. Il est donc un témoin privilégié des dernières années de la monarchie capétienne. Très discret sur sa vie privée, le comte de Saint-Priest relate en détail sa carrière diplomatique, ses démêlés avec Vergennes, puis son désespoir en constatant le naufrage du pouvoir. Réfugié en Suède et Russie à partir de 1791, il apporte un témoignage particulièrement intéressant sur les sentiments des émigrés devant les victoires des armées révolutionnaires et la montée en puissance de Bonaparte.
Bien que profondément monarchiste, il juge avec sévérité les défaillances du couple royal et de son entourage. Cet ouvrage trop fouillé est d’un intérêt inégal. Malgré sa longueur, ce livre écrit avec élégance intéressera les spécialistes de l’époque.