Mémoires captives

NAFISI Azar

Parce que l’écriture est un acte de liberté, Azar Nafisi, universitaire aux États-Unis depuis 1997, poursuit son analyse sur la condition féminine dans l’Iran du shah puis l’Iran islamiste à travers le récit de sa propre histoire dans un milieu intellectuel. Tel est le fil conducteur de son autobiographie entièrement centrée sur ses relations avec ses parents avec, en toile de fond, la capitale iranienne et l’histoire du pays et de ses totalitarismes depuis les années soixante. Son père, proche du shah, maire de Téhéran quelques années, puis en disgrâce et emprisonné trois ans, fut son soutien toute sa vie. Mais ce sont surtout ses relations avec sa mère, perpétuellement insatisfaite et tyrannique, qui sont le coeur de ces mémoires au point de les envahir parfois. Nous avions beaucoup apprécié Lire Lolita à Téhéran (NB mai 2004), réflexion littéraire et témoignage subtil sur l’oppression vécue par la jeunesse iranienne. Avec courage et pudeur, entre vérités et mensonges, ce nouveau récit, très vivant et d’une lucidité étonnante, décrypte les non-dits familiaux et sociaux.