Ngoumba, vieux porc-épic, tapi au pied d’un puissant baobab, lui raconte son existence. Après un début ordinaire dans une communauté dirigée par un “gouverneur” rabâcheur, il quitte sa confrérie animale pour se rapprocher des hommes. Il devient le “double nuisible” (variante agressive du “double pacifique”) de l’un d’eux, Kibandi, à savoir son esclave, sommé d’effectuer les missions, sauvages, criminelles, que lui commande son maître. Si l’on sait que Kibandi a, par ailleurs, un clone, un “autre lui-même” (mais sans bouche ni nez), on perçoit toute la fantaisie qui mène ce roman. Écrits avec seulement des virgules et des guillemets comme signes de ponctuation, les chapitres se suivent alternant descriptions imaginaires et considérations farfelues. On pense à Verre Cassé du même auteur (NB mars 2005) auquel se réfère l’annexe de Mémoires de porc-épic. Le lecteur peut être décontenancé par le fonds et la forme de ce conte pour adultes mais il pourra aussi en goûter l’imagination, l’humour, la peinture ethnique africaine.
Mémoires de porc-épic
MABANCKOU Alain