Vincent Eggericx poursuit le récit de sa vie à Kyoto démarré avec L’art du contresens (NB décembre 2010). Anecdotes, rêveries diverses, parfois cauchemardesques, parfois érotiques, réflexions philosophiques, transpositions d’Homère et de la mythologie grecque, tout y figure, c’est-à-dire rien, sinon une introspection souvent ésotérique, et parfois fastidieuse. L’irréalité domine, il y a peu de concret, quelques parcelles de la vie de l’auteur, de son quotidien, de sa relation amoureuse, de ses amitiés. Loin de décrire son séjour au Japon, il s’épanche sur ses états d’âme, ses rencontres mal définies, on n’en sait pas beaucoup sur ses occupations. Mais le style est remarquable, vraiment éblouissant et rachète largement la vacuité apparente de l’ouvrage. On se prend à évoquer une estampe japonaise esquissant les écrits épurés de ses souvenirs. Faut-il lire ? Déguster une page ? Rejeter les suivantes ? Faut-il s’accrocher ? Poursuivre au Japon ce vagabondage au coeur de lui- même ? Il est malaisé de conclure.
Mémoires d’un atome : Kyôto 2008-2012
EGGERICX Vincent