Wladimir Guiheneuf présente, à travers une centaine d’anecdotes de quelques pages, le récit de sa vie de médecin de campagne. Ce sont d’abord ses études qui rappellent les moeurs bien connues des écoles de médecine avec les grandeurs et les travers de leurs acteurs que sont les patrons, les internes et les infirmières. Puis une longue implantation dans la Picardie où se mêlent le tréfonds des paysans locaux et l’omnipotence de l’industriel local. Son activité de praticien de médecine de groupe et de syndicaliste professionnel nous fait côtoyer avec humour les milieux de la Sécurité Sociale, des compagnies d’assurances, des ministères et même des ministres.
Le ton vif et coloré convient à ces souvenirs mêlant comédie et tragédie. Sans avoir l’originalité de La Maladie de Sachs de Martin Winckler (N.B. avr. 1998), ces mémoires en ont la générosité et surtout font sentir avec réalisme, à travers la véracité des souvenirs,comment les moeurs françaises et le monde de la médecine et des soins ont évolué au cours des cinquante dernières années.