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Puah Rakovski naît en 1865 à Bialystok (Pologne) dans une famille juive que structurent culture et discipline de vie. D’un tempérament ouvert, indépendant, elle se bat sa (longue) vie durant contre les inégalités frappant les Juifs… et les femmes : éducation des jeunes filles juives à Varsovie, développement des premières structures sionistes. Aucune souffrance ne lui est pourtant épargnée : morts brutales de ses proches, chocs des pogromes, difficultés matérielles…
Ces mémoires, rédigés sur le tard, sont un extraordinaire témoignage sur la société juive de 1850 à 1940. Des normes ancestrales du judaïsme rabbinique au développement du sionisme, aux espoirs mis dans le socialisme naissant, la narratrice se voue entièrement à la conquête de l’indépendance politique juive féminine. Son honnêteté intellectuelle, son dévouement, son sens du devoir familial et son refus de tout dogmatisme impressionnent. S’il est parfois ardu de suivre les évolutions des instances sionistes, on n’en demeure pas moins saisi par cette personnalité hors du commun qui analyse avec une grande finesse l’évolution de la société juive en Europe de l’Est.