Quels sens, philosophique et courant, attribuer au verbe mentir ? De tous temps, on a condamnĂ© le mensonge comme moralement rĂ©prĂ©hensible. Mais qu’est-ce que mentir ? Simuler, dissimuler, affabuler, exagĂ©rer, ne pas dĂ©mentir, est-ce encore mentir ? La littĂ©rature est-elle un mensonge ? L’homme est-il seul Ă mentir ? Si le langage revendique sa libertĂ© par rapport aux faits, Ă l’Ă©vidence le mensonge est sous-tendu par les intentions qu’il poursuit, par sa prĂ©sence dans le milieu qui nous conditionne. Une approche amorale ou naturaliste le modifie. Cette riche problĂ©matique a inspirĂ© de nombreux auteurs, Socrate, Augustin, Montaigne, Rousseau, Spinoza, Wittgenstein…  à leur suite, MĂ©riam Korichi, agrĂ©gĂ©e de philosophie, spĂ©cialiste de Spinoza, explore le sujet dans un style malaisĂ©. La rĂ©flexion, le vocabulaire peuvent ĂȘtre difficiles. Les fragments successifs, numĂ©rotĂ©s, s’aventurent Ă l’occasion vers des considĂ©rations annexes. Peu d’exemples, la plupart littĂ©raires, Tristan et Iseut, Don Quichotte, Don Juan ; des extraits d’oeuvres philosophiques ; quelques allusions au contemporain â « faits alternatifs » de Trump, « post-vĂ©rité », pouvoirs politiques ou patronaux, Jean-Claude Romand. Dans cet ensemble un peu confus, le thĂšme du mensonge, Ă©nigmatique, problĂ©matique, universel reste cependant fascinant. Et notre pratique pourra s’Ă©clairer de ce travail approfondi ! (M.F. et M.W.)
Mentir : la vie et son double
KORICHI MĂ©riam