« Merci d’avoir survécu »

BORLANT Henri

Descendant d’une famille juive russe (Bessarabie et Ukraine), exilée en France avant 1914, fixée à Paris faute d’avoir pu rejoindre l’Eldorado américain, l’auteur est l’un des rares adolescents victimes des rafles de Vichy en 1942 revenu vivant de déportation. Poussé par un puissant mouvement mémoriel, aidé par des historiens et des avocats qui ont consacré leur vie entière à la révélation de l’Holocauste, il retrouve, non sans souffrance, son passé, les années à Auschwitz, puis à Birkenau, et son expérience de médecin en France après son retour.

 

Un ton juste et personnel, étayé de références historiques, rend ce témoignage vivant et touchant. La France entrant en guerre, rapidement occupée, le régime administratif mis en place avec une efficacité foudroyante par les vainqueurs sont décrits dans un style et une composition efficaces, soulignant l’absurdité kafkaïenne des situations. La simplicité du discours, direct et lucide, montre, sans excès d’émotion, l’abomination de la « solution finale ». L’auteur, apaisé et déterminé, analyse les faits pour les générations actuelles et à venir.