Mes frères de sang

1976-1983 : l’Argentine est sous la coupe de juntes militaires. Entre les trente mille disparus et les milliers d’exilés, le bilan est lourd. Au lendemain de la dictature, Diego, un jeune journaliste américain, retrouve sa famille d’accueil. Deux fils manquent, victimes des arrestations arbitraires. Diego et son épouse vont partager pendant quelques mois la vie de ce couple meurtri, dans un pays à l’économie croulant sous l’hyper-inflation. Malgré la fin de cette période, l’ouverture des procès des militaires et les préparatifs de la plaidoirie de « Papa Benevento » pour l’un de ses fils disparu les obligent à vivre pratiquement cachés.  Tout au long du récit, Douglas Unger, finaliste du prix Pulitzer en 1985, montre combien il est dur de faire surgir la vérité. Des années après, les langues ont toujours du mal à se délier. Malgré la dureté du sujet traité, la confrontation à la torture, tout est en retenue. Mes frères de sang est un roman poignant qui nous fait remonter le cours de l’histoire, un témoignage fort d’une recherche de la justice, l’histoire de deuils impossibles à faire.