Journaliste et romancier, algérien et francophone, Kamel Daoud (Meursault, contre-enquête, NB juillet-août 2014) publie un florilège de ses chroniques au Quotidien d’Oran de 2010 à 2016, avant d’abandonner, accusé d’islamophobie. Les sujets sont divers, liés à l’actualité. D’abord les Algériens, en proie au déni d’eux-mêmes depuis la colonisation française et les vicissitudes post indépendance : pris entre une dictature interminable les privant de parole, et une radicalisation religieuse insufflant le mépris de la femme et du corps, ils choisissent la fuite ou la passivité plutôt que le périlleux processus d’affranchissement. Ailleurs, les printemps arabes sont réprimés ou confisqués par les religieux, sauf peut-être en Tunisie. Partout, le terrorisme répand la terreur, favorisant l’extrême-droite populiste dans un Occident qui condamne l’islamisme mais ménage son foyer, l’Arabie Saoudite. La voix indépendante de l’auteur s’élève, compréhensible pour tous, même sur des thèmes particuliers. La langue percutante, riche, ironique, sert ce recueil d’analyses lucides et toniques : la liberté passe par l’éducation massive, mais …laïque.(L.G. et M.Bo.)
Mes indépendances : chroniques 2010-2016
DAOUD Kamel