Après quelques mois de mariage, Pauline voit son mari partir au front en 1940. Elle s’installe alors dans la maison de ses parents à Villefranche-de-Rouergue et aide son père pharmacien sollicité par l’afflux des réfugiés. Son mari est tué, la voilà veuve à vingt-trois ans. Après l’armistice viennent les premières mesures du gouvernement de Vichy. Avec l’aide d’un ami libraire, elle distribue des tracts anti-pétainistes. Quand une partie des collections du Louvre est convoyée vers l’Aveyron, elle noue une relation avec Constant, le conservateur. Leurs opinions et leurs sentiments les rapprochent… Historien, Daniel Crozes (Lendemains de Libération, NB décembre 2017) propose une chronique familiale au début de la guerre, puis sous l’occupation allemande. Il donne corps au quotidien des Français : l’inquiétude, le peu de nouvelles, la tristesse et la déception, la montée de la Résistance. Et bientôt le rationnement alimentaire, les divisions partisanes, la présence de la milice, le courage et les risques assumés des opposants. L’écriture est fluide et rend compte longuement des modes de vie et de leur bouleversement pendant cette période tourmentée. Une lecture agréable, un peu conventionnelle, quoique bien documentée. (C.M. et M.-A.B.)
Messagère de l’ombre
CROZES Daniel