À l’hiver 2011, Samuel Brussell, écrivain français vivant en Suisse, revient à Venise. Il souhaite s’y installer pour plusieurs mois, attiré par le souvenir qu’il garde de la richesse intellectuelle et du cosmopolitisme de la Sérénissime. C’est dans une ville sans touristes, refuge de nombreux artistes russes émigrés, parfois dissidents, qu’il enchaîne promenades solitaires et rencontres – très souvent féminines mais en tout bien tout honneur – recherches et découvertes dans les librairies anciennes, goûters dans les salons des pensions de famille, visites d’expositions et soirées de lectures poétiques dans les palazzi. Éditeur durant vingt ans, l’auteur a choisi l’écriture depuis quelques années (Musique pour les vivants, NB novembre 2007). Son style classique et élégant se plie à une description impressionniste des couleurs et des sons de la cité lagunaire. Les conversations sont souvent émaillées de notes slaves ou méditerranéennes empruntées à la langue ou au dialecte de l’interlocuteur. Cependant, la chronique de l’écrivain amoureux de Venise se transforme trop souvent en essai savant et désincarné, aux thèmes mêlés (politique, religion, histoire, culture, littérature). Lecture exigeante et assez peu récréative pour qui ne partage pas les ambitions intellectuelles élevées et les goûts littéraires rares de Samuel Brussell.
Métronome vénitien
BRUSSELL Samuel