Ă Mexico, la rectiligne avenue Retorno est le thĂ©Ăątre de quatorze nouvelles de Guillermo Arriaga. Lâhumeur est sombre, triste, la violence sous-jacente, la quĂȘte dâamour omniprĂ©sente. Le cynisme du mĂ©decin aidant son ami Ă faire disparaĂźtre un corps nâa dâĂ©gal que la mĂ©chancetĂ© de voisins Ă lâĂ©gard dâun homme au comportement Ă©trange Ă leurs yeux. Chacun protĂšge son petit univers en rejetant lâ« autre », le gĂȘneur, le diffĂ©rent.  Guillermo Arriaga adopte le mĂȘme ton que dans ses prĂ©cĂ©dents romans (Un doux parfum de mort, NB mai 2003). La cruautĂ©, il connaĂźt. Il campe avec perfection et sans aucune complaisance ses personnages aux destins entrecroisĂ©s. Dans ce pays excessif oĂč la violence omniprĂ©sente rĂŽde chacun se dĂ©brouille comme il peut avec sa conscience. LâĂ©lĂ©ment liquide sous forme dâorages, de larmes ou de sang, charrie une atmosphĂšre glauque, parfois insupportable, de haine et de mort. Sans oublier quâil est aussi scĂ©nariste, lâauteur fait une satire caustique, sans doute rĂ©aliste, du « quartier sud » de la mĂ©galopole mexicaine.
Mexico, quartier sud
ARRIAGA Guillermo