Mimi

MARNIER SĂ©bastien

1982. Jean-Pierre, cinq ans, emmĂ©nage aux 4000, Ă  la Courneuve. Famille modeste, pĂšre violent, mĂšre effacĂ©e – et six garçons turbulents. À la rentrĂ©e, il dĂ©couvre, fascinĂ©, BarthĂ©lĂ©my, si diffĂ©rent. Blond et mignon, cet excellent Ă©lĂšve attise les jalousies et devient bientĂŽt le souffre-douleur de Jean-Pierre et de sa bande qui, eux, dĂ©testent l’école. À a pubertĂ©, la sexualitĂ© envahit les corps et les esprits. BarthĂ©lĂ©my, dĂ©sormais surnommĂ© Mimi, plaĂźt aux filles, mais ne les regarde pas. Jean-Pierre se convainc que l’adolescent est homosexuel. Le lycĂ©e les sĂ©pare, mais la vie leur rĂ©serve des surprises.

 

Langage parlĂ©, syntaxe simplifiĂ©e, vocabulaire restreint, abondance des Ă©changes sur le vif : c’est une plongĂ©e dans l’esprit de Jean-Pierre, narrateur obsĂ©dĂ© par le sexe, par les “pĂ©dĂ©s”, victime et prĂ©dateur, humiliĂ© et humiliant. Le lourd environnement familial et social dĂ©shĂ©ritĂ©, la fatalitĂ© des vies mĂ©diocres sont la toile de fond d’un rĂ©cit qui, Ă  travers ses rĂ©pĂ©titions peaufine un portrait complexe du hĂ©ros et de sa folie. Ses fantasmes, ses obsessions, ses sĂ©ances de masturbation dĂ©crites en termes vraiment trĂšs crus peuvent choquer. Mais la vigueur des dialogues, la montĂ©e du suspense et l’incertitude du dĂ©nouement crĂ©ent et maintiennent jusqu’au bout une rĂ©elle tension dramatique.