1982. Jean-Pierre, cinq ans, emménage aux 4000, à la Courneuve. Famille modeste, père violent, mère effacée – et six garçons turbulents. À la rentrée, il découvre, fasciné, Barthélémy, si différent. Blond et mignon, cet excellent élève attise les jalousies et devient bientôt le souffre-douleur de Jean-Pierre et de sa bande qui, eux, détestent l’école. À a puberté, la sexualité envahit les corps et les esprits. Barthélémy, désormais surnommé Mimi, plaît aux filles, mais ne les regarde pas. Jean-Pierre se convainc que l’adolescent est homosexuel. Le lycée les sépare, mais la vie leur réserve des surprises.
Langage parlé, syntaxe simplifiée, vocabulaire restreint, abondance des échanges sur le vif : c’est une plongée dans l’esprit de Jean-Pierre, narrateur obsédé par le sexe, par les “pédés”, victime et prédateur, humilié et humiliant. Le lourd environnement familial et social déshérité, la fatalité des vies médiocres sont la toile de fond d’un récit qui, à travers ses répétitions peaufine un portrait complexe du héros et de sa folie. Ses fantasmes, ses obsessions, ses séances de masturbation décrites en termes vraiment très crus peuvent choquer. Mais la vigueur des dialogues, la montée du suspense et l’incertitude du dénouement créent et maintiennent jusqu’au bout une réelle tension dramatique.