Londres 1882. Mina Loy naît d’un père juif hongrois et d’une mère anglaise étouffante. À Munich elle apprend Art Nouveau, design, à Paris elle fréquente Montparnasse, bals, artistes et intellectuels. Mariée car enceinte d’un peintre médiocre, elle perd l’enfant, rejoint Florence, rencontre moult personnalités, retrouve sa créativité (poèmes, essais, chapeaux,…). Enfin New York l’attire, ses relations (Duchamp, Picabia, Pound) lui ouvrent de nouvelles possibilités. Arthur Cravan, poète et boxeur, bouleverse sa vie, l’épouse mais disparaît rapidement. Retour en Europe, nouvelles expériences littéraires et artistiques pendant les Années folles. Enfin elle regagne New York en 1937, poursuivant son élan.
Mathieu Terence (Le Talisman, NB avril 2016) est manifestement fasciné par la belle femme libre, originale, intrépide, sans préjugés, pétrie de talents, cosmopolite, égérie méconnue du monde intellectuel et artistique des Années folles et des années cinquante à Paris, Florence et New York. Il présente les mouvements avant-gardiste, futuriste, moderniste, féministe dont elle s’inspira, s’attarde sur les brillantes personnalités fréquentées (Gertrude Stein, Fernand Léger, mécènes anglo-saxons), ses amants et amies célèbres. L’abondance des pérégrinations et des célébrités requiert une connaissance approfondie de cette moitié du XXe siècle et la profusion de détails éblouit. Une présentation quasi-chronologique aide l’exploration difficile d’un itinéraire complexe, en éclaire le contexte. (S.La. et A.Be.)