Victime d’un père qui le poursuit de sa haine, Mirabeau, adolescent rebelle, connaît une jeunesse difficile et se retrouve souvent en prison. Écrivant beaucoup, s’intéressant à de nombreux domaines, il voyage en Angleterre et en Prusse avant de trouver sa voie grâce à une plume féconde, une formidable éloquence et une insolence calculée. Rejeté par la noblesse de Provence, il se fait élire député du tiers état d’Aix : désormais la politique sera toute sa vie. Pour beaucoup, la connaissance de Mirabeau se limite à sa répartie célèbre : «… car nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes ». C’est bien peu et Alain Minc (Un Français de tant de souches, NB janvier-février 2016) retrace avec son talent habituel l’itinéraire d’un homme dont le coeur bat à gauche et que sa raison porte à droite, un homme qui aurait voulu construire une monarchie républicaine sur le modèle anglais. L’ambition a été son moteur et, amoureux de la reine Marie-Antoinette, il aurait voulu arrêter la Révolution. Aurait-il réussi s’il avait vécu ? Nul ne saura, mais cela permet à l’auteur d’envoyer un message très actuel en souhaitant que les Français, à l’image de Mirabeau, rejettent les extrêmes. (J.M. et M.-F.C.)
« Mirabeau criait si fort que Versailles eut peur… »
MINC Alain