Miroir

Côté gauche, une page de garde en français présente le projet de l’album: confronter le mode de vie de deux familles, l’une habitant une ville d’Australie, l’autre dans un village du Maroc. En soulevant les pages, on découvre donc, en images, la journée d’une famille australienne typique: deux parents deux enfants. Côté droit, le projet est présenté en arabe, et les pages présentent, rigoureusement symétriques (le découpage est identique), le déroulement du quotidien d’une famille marocaine composée de deux grands-mères, un grand-père, deux parents et deux enfants.

Destiné à montrer les similitudes entre les deux familles, au-delà des différences qui sautent aux yeux, le livre aurait gagné en efficacité en refusant de sacrifier à l’exotisme. L’auteur accentue le contraste en choisissant un Maroc rural, pittoresque à souhait, et une Australie urbaine: village en terre contre tours, longues heures de trajet solitaire sur l’âne contre embouteillage en voiture, marché en plein air contre supermarché… seuls les relient l’ordinateur du soir -et le tapis tissé d’un côté, acheté de l’autre. Bonjour les clichés! Heureusement, les images, étonnantes, sont vraiment séduisantes: un travail minutieux de collages de matériaux divers (tissu, sable, papier, plastique…), qui fait la part belle aux paysages marocains.