Métastases. Le médecin ne donne pas vraiment de délai à Johan. Heureux avec Mai, sa seconde épouse, il est sûr de son appui. Elle a du mal à lui promettre de l’aider quand il voudra mourir, puis accepte parce qu’il a trop peur de reproduire la mort humiliante de son père, parce qu’il veut continuer jusqu’au bout à être acteur de sa vie. Mais quand elle a dit oui, c’est du soulagement qu’il a lu sur son visage, et ce n’est pas cela qu’il espérait. Sur son lit d’hôpital, réconcilié avec son fils, il savoure chaque nouveau jour. Il souffre aussi, il entend dire parfois « il est parti maintenant ». Quand Mai, avec tout son amour, pense qu’il est temps d’appliquer leur accord, il proteste « pas encore ». Elle lui fait une piqûre.
Linn Ullmann, après Avant que tu ne t’endormes (NB novembre 1999) et Vertiges (NB avril 2003), traite à nouveau d’un sujet grave : l’euthanasie. Avec subtilité, elle approche la complexité de la nature humaine, apte à l’évolution jusqu’au tout dernier moment de la vie.