Miss Crampon

Suzine a 14 ans et ses parents sont séparés : sa mère lui écrit des poèmes, et son père vit avec une femme plus jeune que lui avec qui elle s’entend très bien même si elle se l’avoue difficilement. Mais le problème de Suzine, c’est qu’elle se « chut », c’est-à-dire qu’elle s’interdit de dire ce qu’elle pense, se renferme et préfère mentir parce qu’elle trouve cela plus simple. Pour garder ses deux « meilleures amies », Suzine doit faire des acrobaties si bien qu’elle ne sait plus qui elle est. Et elle ne sait que faire avec les garçons qui tombent amoureux d’elle alors qu’elle ne se sent pas prête. Comment avoir confiance en soi à l’adolescence, surtout, comme pour Suzine, quand la timidité se double d’un handicap surmonté, mais handicap tout de même comme le font remarquer ses deux soi-disant meilleures amies, et qu’il lui faut parfois choisir entre ses deux parents qui voudraient être chacun le préféré ? Suzine est atteinte d’une forme de surdité et elle a des appareils auditifs peu discrets, ce qui fait qu’elle s’interdit de vivre pleinement. L’histoire se lit agréablement, même si on est un peu agacé par l’allusion récurrente à son « petit problème ». Ce n’est pas un « petit problème », c’est une maladie, une différence et un handicap qui, soigné, devrait lui permettre de vivre comme tout le monde. La fin en apothéose est un peu caricaturale et miraculeuse. (A.E. et A.T.)