La tâche de l’écrivain et du dessinateur devient difficile car ils cherchent à restituer le vivant et s’inspirent nécessairement du réel. Aujourd’hui le Modèle Vivant s’insurge et menace l’artiste de procès ou le condamne à l’opprobre publique s’il n’aime pas son portrait. Toutes les paroles se valent… Le problème du harcèlement sexuel à l’école relève de la même logique. Après des années de machisme, on est porté à croire instinctivement le sexe faible, objet du désir des hommes. Joann Sfar (Vous connaissez peut-être, NB novembre 2017) est professeur aux Beaux-Arts, auteur de bandes dessinées, de scénarios et de romans souvent autobiographiques. Très brouillon, le texte est néanmoins pertinent en ce qui concerne l’écriture et le dessin qui supposent un regard extérieur mais aussi une empathie avec le sujet. C’est une plaidoirie pour l’indépendance et la liberté de l’artiste ainsi que pour l’égalité hommes-femmes. Mais le style relâché et provocant, le vocabulaire cru, parfois vulgaire – pour mieux coller à la réalité ? – nuisent à son propos. (L.G. et M.S.-A.)
Modèle vivant
SFAR Joann