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Modeste balayeur, Vassili Karamanov vit à Moscou dans un réduit, à deux pas de l’imposante bibliothèque de l’État. Il passe là tout son temps libre, consultant les ouvrages des savants, philosophes ou écrivains. Les grands penseurs de l’humanité confortent son idée selon laquelle l’homo sapiens ne progresse plus, et qu’il est urgent de lui substituer un être nouveau, l’homo cosmicus. Comment pourrait-il, d’ailleurs, éprouver le moindre respect pour son prochain ? Orphelin très tôt, il n’a jamais inspiré que du mépris et ses récentes incursions dans les milieux de l’élite lui ont prouvé la dégénérescence de l’espèce humaine. Aussi les mutations génétiques devraient-elles lui permettre de concrétiser son audacieux projet.
Par le biais d’un monologue intérieur exalté, Alexandre Potemkine nous invite à pénétrer le monde de cet “envoyé” muré dans une solitude et une misanthropie jouissives. Même si le récit s’essouffle souvent, l’auteur conjugue avec brio absurde et noirceur. Il dénonce d’une plume féroce les travers d’une société russe, tandis que son personnage s’enlise glorieusement dans le cauchemar.