Dans un village du Mississipi, une Blanche, prostituée notoire et alcoolique, Clarice Shine, abandonne dès la naissance sa fille, Clea, à une voisine noire. L’enfant, malgré la méchanceté de sa mère, ne peut s’empêcher d’aller de temps en temps la voir. Un jour, un incendie ravage la maison de la jeune femme, provoquant sa mort. Persuadée qu’elle en est la responsable, Clea s’enfuit. Des années plus tard, une tempête détruit sa demeure ; abandonnant un mari infidèle, elle part avec ses deux enfants jusqu’au lieu de son enfance malgré la peur d’une arrestation. Un nouvel ouragan change le cours des événements. C’est le deuxième roman de Carolyn Wall, américaine, conférencière et responsable d’un atelier d’écriture. Elle décrit avec beaucoup de justesse et d’empathie la misère de communautés du sud des États-Unis, le racisme anti-Blancs aussi fort que le racisme anti-Noirs, la menace sous-jacente des ouragans, l’influence de la religion, la sexualité, l’éducation, la violence… Elle relate longuement la petite enfance de l’héroïne et sa difficile intégration, mais quand elle aborde sa vie loin des siens puis son retour, l’intérêt augmente. Émaillé de dialogues, un récit souvent dur, voire violent, adoucié par l’optimisme dégagé par les dernières pages.
Moi, clea shine
WALL Carolyn D.