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Autrefois, Dieu Merci vivait en Angola. Il a dû fuir son pays meurtri par les incendies allumés par les Angolais qui tuaient leurs compatriotes. Il réussit à échapper aux soldats mais, blessé, s’est retrouvé en prison. Trois ans plus tard, des médecins de l’hôpital lui ont permis de s’enfuir. Définitivement clandestin il lui fallut apprendre à vivre sans papiers jusqu’au jour où il sauve une vieille dame qui lui offre l’hospitalité dans sa maison au bord de la mer.
L’histoire vraie de Dieu Merci illustre avec force le drame des réfugiés politiques, quels qu’ils soient. Seuls, sans papiers, sans travail, ils sont parfois en butte à l’hostilité de leur entourage, alors qu’ils ne demandent qu’à vivre normalement. Les gouaches fortes d’Olivier Balez tissent les lignes de vie d’un parcours symbolique : zébrures violentes des armes, lignes de transports aériens ou maritimes et, en filigrane, silhouette du grand-père, qui accompagne Dieu Merci tout au long de sa vie. Souvent violent, poignant, un récit qui regarde l’immigrant avec d’autres yeux.