Moi en plus beau

LE TOUZE Guillaume

Xavier et BenoĂźt sont nĂ©s Ă  neuf mois d’intervalle. ArchĂ©ologue ferroviaire, l’aĂźnĂ© cherche les voies de chemin de fer abandonnĂ©es pour sortir de l’oubli un passĂ© rural. Le second, soutenu par ses proches, s’extirpe progressivement de son isolement ; faire du thĂ©Ăątre l’aide Ă  trouver son identitĂ©. À NĂźmes, Xavier rencontre Clara qui enquĂȘte sur les Ă©crivains ayant cessĂ© d’écrire. De par leurs prĂ©occupations, ils se comprennent instantanĂ©ment. Et Henry, frĂšre de Clara, psychiatre de formation, est touchĂ© par la beautĂ© et l’authenticitĂ© de BenoĂźt


Guillaume Le Touze construit ses romans par petites touches (La mort du taxidermiste, Les Notes janvier 2017). Ses deux hĂ©ros sont soudĂ©s, le premier veillant sur le second, lequel lui apporte une approche intĂ©riorisĂ©e des autres et de la nature. L’un parcourt la terre Ă  l’horizontale pour son mĂ©tier ; l’autre, la tĂȘte dans les nuages, symbolise la verticalitĂ©. Les chapitres alternent prĂ©sent et Ă©pisodes passĂ©s Ă©clairant l’histoire douloureuse de leur mĂšre dont la mort les a beaucoup marquĂ©s, ainsi que de vieilles photos commentĂ©es par le cadet. La gĂ©nĂ©alogie configure les villes mais aussi les destinĂ©es. Avec la jeune femme et son frĂšre, les quasi-jumeaux forment un quatuor d’ñge mĂ»r, silencieux et bienveillant, de « solitude au carrĂ© Â», peu soucieux de paraĂźtre. L’auteur suggĂšre plus qu’il ne dit. Le texte subtil est tout en lĂ©gĂšretĂ©. Un roman dĂ©licat, empreint d’émotion pudique et d’espoir. (L.G. et C.R.P.)