Doriand vit avec son père, genre bon copain, si totalement introverti par sa psychanalyse que son fils l’a surnommé « Moi Je ». Il se dévoile devant son fils qui, d’instinct, s’attendait plutôt à une bonne engueulade pour son retard. Aller chez sa mère ? Elle a « quelqu’un » : qui se soucie de sa vie ? » Pourtant, tout a changé depuis sa rencontre avec Julie. Bien sûr, il rêve « de faire l’amour », mais l’auteur analyse finement la différence entre flirt et amour vrai : ils n’ont pas les mêmes goûts, mais sans elle, la vie est sans goût. Les textos échangés avec Sylvain, les pensées et commentaires intimes du héros en typographie différente (« pas de nouvelle, bonne nouvelle » : fichu proverbe ! Dix interprétations possibles au silence en réponse à sa lettre dix fois refaite) donnent vie et humour à ces confidences où tant d’ados se retrouveront. L’écriture vive et la pertinence cachée derrière les réflexions du héros devraient séduire.
Moi je
CATHRINE Arnaud