Enfermé dans une pièce sans fenêtre en Judée, Jésus prend un roseau pour écrire. C’est la seule liberté qu’on lui accorde encore. Il noircit les papyrus qui s’empilent près du godet d’encre. Deux prêtres du Sanhédrin, le tribunal qui l’a condamné, le visitent pour soigner ses plaies et lui proposent l’exil. Son refus contrarie leurs plans. Car ces hommes l’ont descendu de la croix avant qu’il ne meure, puis l’ont sorti agonisant du tombeau la nuit suivante. La rumeur de sa résurrection allant s’amplifiant, ils nourrissent l’espoir d’un soulèvement du peuple d’Israël contre le pouvoir de Rome.
Dans ce roman foisonnant, Gilbert Sinoué revisite l’histoire de Jésus et lui attribue des écrits. Le Nazaréen livre ses sentiments en évoquant les principaux épisodes de sa vie, en accord avec le récit évangélique. Parallèlement, en une interprétation toute personnelle, l’auteur, passionné d’histoire (cf. Le colonel et l’enfant-roi, NB janvier 2007), souligne les conflits d’intérêts qui opposent les puissants. Une certaine distance est nécessaire pour lire cet ouvrage déconcertant.