En 191 après Jésus-Christ, à Rome, l’empereur Commode, fou, sans descendants, est assassiné. Deux candidats sont intronisés successivement, vite trucidés. Si le Sénat réticent consent à proclamer empereur Septime Sévère, gouverneur de Pannonie d’origine modeste, un concurrent puis un autre revendiquent le titre. Commence une guerre civile meurtrière où s’affrontent des légions censées sécuriser les marches de l’empire. Mais Sévère a une arme secrète inédite, Julia son épouse aimée, une Syrienne aussi belle qu’intelligente.
L’espagnol Santiago Posteguillo, spécialiste du roman historique, raconte l’ascension d’un grand empereur comme un feuilleton, vivant et riche en rebondissements. Si les personnages principaux et les événements décrits avec précision sont réels, l’auteur rajoute des figures secondaires pour corser le récit, entre dans la tête de chacun et distille le suspense. Rome est présentée comme un panier de crabes, avide d’argent et de pouvoir. Sans scrupules, les gouverneurs de province sacrifient leurs légions dans leur intérêt personnel, l’empereur tranche la tête de ses ennemis et massacre leur famille. Excellent militaire, ce dernier prête l’oreille aux calculs de sa femme qui ambitionne l’empire et une dynastie. Étrangère mal acceptée par le Sénat, l’impératrice est une figure féminine méconnue ici réhabilitée. En fil conducteur, un médecin précurseur commente l’Histoire et cherche à retrouver des écrits secrets sulfureux. Un peu long mais documenté et réjouissant. (L.G. et C.R.P.)