Janvier 1945. Hammerstein (Poméranie), Stalag II B ; l’avance de l’armée rouge sur le front de l’est met sur les routes de Pologne et d’Allemagne un flot de population civile et militaire : direction l’ouest. Les prisonniers de guerre n’échappent pas à cette migration et forment de longues colonnes qui errent sans autre but véritable que d’échapper aux Russes. Dans l’une d’elles se trouve René Tardi, qui écrit le journal de ce périple de cinq mois. Au-delà des faits, il fait vivre la rudesse du voyage qui n’est qu’un enchaînement de jours durant lesquels il faut survivre.
René est le père de l’auteur. La BD met en image son journal. Tardi fils se met en scène et dialogue avec son père, enrichissant l’oeuvre d’une mise en perspective apportant de multiples précisions et explications sur ce qui se passe ailleurs au même moment, ou sur la suite immédiate des faits transcrits. La petite histoire rencontre la grande. Les couleurs et les dessins sont à l’image de l’ambiance : noir et gris ; jusqu’à l’espoir de la fin de la guerre et l’apparition progressive de la couleur.