Léa, jeune ado rebelle et fière de l’être, est brutalement confrontée au grand saut dans l’inconnu. « Grande gueule » qui « ne manque pas d’air », elle risque pourtant l’asphyxie après un plongeon forcé dans un « bahut haut de gamme ». Léa, c’est sûr, ne vient pas du 16ème arrondissement et va subir un retour de bâton inattendu et déstabilisant. Habituée à évaluer et juger d’un regard aussi impitoyable que définitif, la jeune fille, séduite malgré elle par Vincent le redoublant, frimeur de service, découvre qu’il peut y avoir un au-delà des apparences.
Cette histoire évoque ce que Françoise Dolto appelait le « complexe du homard ». Pour le jeune crustacé, perdre sa première carapace et rester vulnérable le temps d’en secréter une autre est une expérience souvent cuisante. Ainsi en va-t-il pour Léa qui a tant de mal à trouver ses propres marques. D’une écriture moderne, facile et déliée, ce roman trouvera écho chez tous les jeunes adolescents. L’auteur y emploie le « je », faisant de ce roman une petite tranche de vie décrite avec justesse et humour, voire une certaine causticité, égratignant au passage certains personnages à la limite de la caricature.