Ne pouvant la garder durant la période des vacances, le père de Prune l’envoie chez son grand-père au fin fond de l’Ardèche. Elle qui espérait passer son temps avec Augustin et ses beaux yeux bleus, se retrouve dans un village perdu, dont les quelques maisons semblent à l’image de leurs habitants : que des vieux plus ou moins handicapés. Elle attend avec impatience une lettre d’Augustin. Quand elle la récupère, elle apprend qu’elle est déjà remplacée… Pour la sortir de son chagrin, les amis du grand-père vont lui faire une fête à leur manière.
Prune supporte mal l’idée de vacances dans ce quasi « no man’s land », et ses portraits d’une ironie mordante font mouche, car très expressifs du regard sans pitié d’une adolescente sur les petites et grandes misères de la vieillesse. Mais de ce choc des âges, c’est en fait la notion d’affection qui sort vainqueur. Car derrière les mots acérés et le style ébouriffant surgit la dimension humaine des personnages. L’humour caustique, presque malgré l’héroïne, ouvre la porte à l’émotion.