En 1845, à Paris, un petit jardinier de neuf ans grandit la pelle à la main dans le Jardin des Plantes. Autodidacte, il devient un botaniste apprécié, se marie, vieillit. Son fils parti herboriser en Afrique meurt de fièvres. Cet événement dramatique, un ouragan dévastateur en 1896, les inondations de 1910 et la guerre de 14-18 assombrissent une vie paisible, couronnée par la reconnaissance de ses pairs. Un siècle plus tard, intriguée par quelques anecdotes familiales, Christine Montalbetti (Trouville Casino, NB septembre 2018) part à la recherche de son ancêtre. Entre Internet, archives disertes, correspondances diverses, vieux articles parfois « choupinets », elle recrée Jules Poisson. Résolument positive, la « larmelette » facilement à l’oeil, elle s’interroge, l’interroge, l’interpelle, le tutoie, dialogue avec le lecteur – « Bon, bon, c’est noté ! » –, imagine ce qui manque – « Allez savoir… » –, s’encourage – « Va-s-y, on te suit « . Ce ton mutin pourrait agacer à la longue, mais force est de constater que le contexte original, soigneusement documenté sous ses apparences badines, apporte des quantités d’informations. Et cette atmosphère de bienveillance universelle, ces descriptions de familles heureuses où la tendresse va de soi sont bien reposantes. Finalement, c’est un charmant roman à lire à l’ombre d’un tilleul (tilia platyphyllos). (M.W. et A.Lec.)
Mon ancêtre Poisson
MONTALBETTI Christine