Auteur polonais de nombreux ouvrages (L’Est, Les Notes octobre 2017), Andrzej Stasiuk, voyageur infatigable, veut aller cette fois jusqu’en Mongolie. Un certain Z., bourlingueur à vélo pas très bavard, qu’il connaît vaguement, l’accompagne. Sur son vieux « bourricot » vert, le narrateur entasse bidons d’essence, matériel de camping, nourriture… Il dépeint de façon étonnante les forêts et marécages de Russie, puis le désert et la poussière du Kazakhstan. Ces grands espaces vides, rarement animés de petits villages, de villes d’allure soviétique et de rencontres surprenantes, le séduisent. Il roule pour le plaisir de rouler avec sa vieille guimbarde : il fait corps avec elle, qui menace sans cesse de tomber en panne ; de nombreuses pièces doivent être changées. L’écrivain ajoute des réflexions ironiques sur les défauts de l’Europe face aux qualités inattendues des pays de l’Est. Un périple peu ordinaire, pas du tout touristique, presque un « anti-voyage », servi par une écriture très imagée. (B.D. et A.Le.)
Mon bourricot
STASIUK Andrzej