Poèmes rebelles, poèmes zapping, poèmes qui se libèrent de rimes pour exprimer des émotions, des réactions épidermiques propres aux adolescents. Très mordants au début, ils évoluent vers une expression plus tempérée qui garde une tonalité pessimiste ou désespérée. Ils expriment un manque de présence au monde, une sensation de vide face à un univers où tout semble éphémère, où les portables et Internet mettent en contact, sans créer de liens authentiques.
Certains poèmes sont de vrais bijoux à la Prévert, d’autres éclatent dans des rythmes syncopés. L’auteur prévient en exergue : « C’est pas du rap, c’est pas du slam, c’est un truc à moi. »… Et c’est très réussi. Horreur, surréalisme, impertinence, désespoir : tout émeut par la magie d’une écriture poétique et la chaleur humaine de l’auteur envers les adolescents auxquels il s’identifie ; la mise en page graphique participe au bonheur d’un jeu libre avec les mots et la page.