Mon corps est un oeil

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En l’absence de leurs parents, un garçon de seize ans et son frère Yayo préparent une partie de pêche. Une barque flotte à la dérive, angoissant Yayo qui n’est « pas débile, mais juste pas normal ». À l’intérieur, un poney mort déchaîne une cascade d’émotions. Adoptés en France huit ans auparavant, après le massacre de leur famille au Pérou, les deux garçons, très soudés, sont hantés en effet par leurs traumatismes passés, et notamment par la disparition inexpliquée de leur petite soeur Tiza. Son emblème était justement un poulain bleu, qui envahit les rêves de l’aîné…

La tension monte à chaque instant, oppressante, jusqu’à frôler la catastrophe. Cette journée catalyse le besoin indicible des deux frères de revenir sur leur passé, alors que la relation avec leurs parents adoptifs, peu consistants, semble ambigüe. L’écriture, très économe de moyens, est visuelle et réaliste. Songes, paranormal, langue des signes… ce roman fort et juste troublera les lecteurs suffisamment mûrs.