Reine des râleuses, Lara, alias Râla, règne sans partage sur son duché de Râlbanie. Pourtant, un jour, elle se voit exilée au royaume de Plastic Land, dans une toute petite maison semblable à toutes les autres, sans son père, désormais surnommé « l’homme » par dépit. Plus que jamais râleuse, elle attise sa colère contre lui, contre son nouveau collège. Ce changement cache un véritable drame, qu’elle apprend tardivement : sa mère est condamnée à brève échéance à la chaise roulante. Perdue dans sa colère, Lara est suivie de près par ses parents, très attentifs…
Exigeante envers elle-même et les siens, Lara est en réalité une rebelle au coeur tendre. Ébranlée par ce qui survient, elle découvre qu’il y a des choses contre lesquelles râler ne sert à rien. En voulant préserver leur fille, ses parents, dans une attitude très compréhensible, font preuve à la fois de faiblesse et de finesse psychologique. À l’image de l’héroïne, le style est foisonnant, excité, exubérant, et le récit est ponctué de nombreuses illustrations : caricaturales, bourrées de touches d’humour elles offrent, en orange et noir, des recettes de cuisine, des schémas d’orientation dans un quartier, des plans de maisons éclatés, ou le portrait surprenant d’un grand–père colonel en retraite, fin psychologue lui aussi. Sous l’entrain et l’humour, perce une émotion qui rend l’héroïne attachante et donne envie de la retrouver dans le prochain volume annoncé. (M.T. et F.C.)