Accio, le narrateur, a treize ans en 1963 lorsqu’il quitte le séminaire pour retourner dans sa famille qui ne l’attend pas plus qu’elle ne le comprend. Sa mère l’inscrit d’office à l’école de géomètres, lui qui préfèrerait la section littéraire. Révolté, persuadé d’être toujours accusé à tort, il fuit sa famille et surtout son frère Manrico, le préféré de ses parents. Bagarreur, fugueur, rebelle, il prend sa carte au MSI (parti néofasciste), organise des manifestations, sillonne l’Italie en auto-stop, tombe un été amoureux de Francesca, la belle communiste. Exclu de son parti, il s’engage dans le mouvement des étudiants dont son frère Manrico est le leader. En 1968, l’Italie est en grève, les étudiants manifestent, c’est le début de la guerre civile. C’est surtout le franc-parler et l’humour d’Accio, plus que les péripéties politiques, familiales et amoureuses, qui donnent de la vigueur à ce livre. Le premier roman traduit en français d’Antonio Pennacchi est une radiographie très personnelle de l’Italie des années soixante. Son titre italien « le fasciste-communiste » respecte davantage le récit. Son titre français est celui du film qui en a été tiré. Malgré quelques longueurs, il captive jusqu’à la fin.
Mon frère est fils unique
PENNACCHI Antonio