L’île est tantôt renflée comme un dos de baleine cerné d’un vol d’exocets, tantôt bulle-serre à l’abri des frimas. Elle devient valise-dînette pour inviter les amis, tente-patchwork pour leur lire des histoires, nichoir pour observer ou mappemonde pour voyager en suivant les oiseaux migrateurs. Ou simplement maison de poupée, refuge des rêves. Car dans une île, tout est prétexte à la rencontre, au partage, à vivre dans les nuages en les savourant comme une barbe à papa. En suivant un fil de bâti rouge, l’enfant construit son île imaginaire sur terre, dans l’eau ou en l’air, sans jamais éprouver le moindre ennui. D’un point à l’autre, l’aventure se faufile entre une ribambelle d’animaux, coquillages et végétaux. L’illustration épurée et délicate fourmille de détails empruntés à l’art japonais, comme dans les albums de Miyuki. On y retrouve la notion de temps suspendu, remarquablement décrit par des mots qui glissent comme une poésie. (M.-C.D.)
Mon île
DEMASSE-POTTIER Stéphanie, RATANAVANH Seng Soun