Une parentèle nombreuse et exubérante cohabite dans une vaste propriété de Téhéran. L’Oncle « Napoléon », admirateur de l’Empereur, régente cette tribu d’oncles, tantes, cousins, cousines. Sergent pendant la seconde guerre mondiale qui vient de s’achever, il enjolive ses modestes faits d’armes et, sympathisant des Allemands, il redoute les représailles des Anglais. Il est le père de Leyli, une adolescente dont est amoureux notre jeune narrateur. Sans cesse à la recherche de sa jeune cousine, celui-ci épie les moindres faits et gestes de cette singulière famille dont le quotidien est émaillé d’incidents burlesques.
Narrée à la façon d’un conte oriental, s’égaillant dans de multiples directions, cette chronique familiale adopte dès l’abord un rythme trépidant : les personnages hauts en couleur ne communiquent que par cris, hurlements, injures ; les péripéties se succèdent et, relayées et commentées par tous, elles prennent très vite des allures de tragicomédie. Ce roman pittoresque, paru en 1970, porte un regard ironique sur une société iranienne figée dans ses préjugés et volontiers xénophobe. Son style effervescent emporte dans un tourbillon d’émotions, mais on se surprend à rêver d’une touche « pause » qui calmerait le tempo.