Mon papa en cage

LESTRADE Agnès de

Lolita s’en veut vraiment : si son papa qu’elle aime tant est aujourd’hui derrière les barreaux, c’est qu’elle a manifesté son ras-le-bol des pâtes quotidiennes ! N’y tenant plus, ledit papa, désemparé, a volé de la viande et cogné le policier qui l’a arrêté. Dieu sait pourtant que ce père-là n’est pas violent, bien au contraire, il serait même exemplaire et ce n’est pas les « djeun’s » de la cité qui diront le contraire. Le papa de Loli est aussi le « patron » qui les a sortis de la galère, c’est l’occasion pour eux de renvoyer l’ascenseur.

 

 

Quelques clichés sur les affres et les « affreux » des cités sont heureusement dépassés par une histoire de pauvreté et de solidarité qui prend le contre-pied des certitudes socialement correctes. En y ajoutant une note « écolo-débrouillarde », l’auteure surfe sur l’air du temps, même si la réalité du contexte économique échappe tant soit peu aux 8/9 ans, lecteurs ciblés par ce court roman. Face à l’emprisonnement, un tas de bons sentiments, une famille qui s’aime, quelques jeunes aux grands coeurs et une issue heureuse qui malheureusement n’a rien a voir avec la réalité. Les illustrations anthropomorphiques sont censées mettre de la distance entre les lecteurs et les problèmes évoqués….Était-il vraiment nécessaire de recourir à ce procédé, d’autant qu’elles sont peu attrayantes et ne collent pas forcément avec le texte.