Le narrateur apprend que son fils, âgé de dix ans, a été violé par un prêtre pendant un camp d’été. Il se rend à la paroisse de celui-ci et, après avoir saccagé et profané le lieu sacré, le séquestre, le roue de coups, le mutile pour lui faire avouer et décrire en détail le supplice infligé à l’enfant. Grégoire Delacourt s’empare d’un sujet d’une sombre actualité qui lui tient visiblement à coeur. Bien différent du précédent (La femme qui ne vieillissait pas, NB mai 2018), son livre est d’une violence presque insoutenable. À travers l’agressivité et la rage vengeresse du père, il déverse sa propre colère, son indignation devant ce crime atroce que représente le viol d’un enfant, devant le silence coupable de l’Église face à la justice, son laxisme et sa conviction que le pardon arrange tout. Mais le livre ne se limite pas à cela. Traversé par de nombreuses références bibliques au sacrifice d’Abraham, à l’enfance du narrateur, il est aussi une réflexion sur l’amour paternel. Sur les remords d’un père coupable de n’avoir rien vu. La fin, véritable coup de théâtre, donne encore une autre dimension, émouvante cette fois-ci, à cette terrifiante histoire. (M.-F.C. et M.-N.P.)
Mon Père
DELACOURT Grégoire