Alain Absire brosse une grande fresque rĂ©volutionnaire de la prise de la Bastille Ă la mort de Robespierre. Sont Ă©voquĂ©s la fĂȘte de la FĂ©dĂ©ration, la fuite Ă Varennes et le retour piteux de la famille royale, les exĂ©cutions de Louis XVI et de Marie-Antoinette, lâassassinat de Marat, enfin la fĂȘte de lâĂtre suprĂȘme Ă la gloire de Robespierre, lui-mĂȘme finalement guillotinĂ©. Entre temps ce dernier sâest Ă©pris de Marie, cĂ©roplasticienne dans le cabinet de curiositĂ©s de son oncle, et lâaccompagne dans les cimetiĂšres rĂ©cupĂ©rer les tĂȘtes des suppliciĂ©s cĂ©lĂšbres ! Ăcrit dans un style incantatoire et hallucinĂ©, ce rĂ©cit cauchemardesque, tant par le rappel de la Terreur que grĂące aux pratiques de Marie, vaut surtout par lâambiguĂŻtĂ© de « lâincorruptible », soucieux de faire le bonheur du peuple mais implacable et froid justicier, frappant ses proches tels Danton, Desmoulins ou Fabre dâĂglantine. Les derniers instants du rĂ©volutionnaire, loin dâĂȘtre paisibles, sombrent dans le Grand Guignol.
Mon sommeil sera paisible
ABSIRE Alain