Monde sans oiseaux

Une fillette surnommée « petite boîte d’os » vit dans un village isolé au bord d’un lac avec un père pasteur mystique, une mère distraite et un frère cruel. La communauté habite dans des maisons sur roues déplacées au gré du niveau des eaux et subsiste grâce à la pêche et l’élevage de cochons. Les oiseaux disparus de cette terre désolée symbolisent pour l’enfant rêveuse, sensible et solitaire, la grâce et la liberté. Un beau jour un vieil home mystérieux revient d’un monde englouti. Il lui fait partager tout son savoir, l’épousera, lui donnera un fils et la rendra heureuse jusqu’à sa mort. Après des livres destinés à la jeunesse, Karin Serres offre dans ce premier roman un conte pour adultes avec pour ingrédients un pays mystérieux, une nature poétique et dangereuse, un lac inquiétant et omniprésent, source de richesses pour les vivants et cimetière pour les morts. L’héroïne observe et juge sans hostilité la société figée autour d’elle. Cet univers étrange, évoqué dans un style à la fois sobre et imagé, attire par son originalité et la finesse des observations sur l’enfance, les rébellions adolescentes, la construction d’un couple et les rapports de l’homme avec la nature.