Il entre dans le vif du sujet sans préambule… tout en demeurant flou puisqu’il évolue dans la vie en égrénant son quotidien sans souci de cohérence : il évoque ses romans, enterre ses proches, s’occupe de ses filles, boit un verre, s’écorche le pouce, part en vacances, passe la tondeuse, voit ses amis, bricole, visite une exposition, coupe du bois, écrit des chroniques, lit, se rend à des colloques, distrait ses filles, répare une balle de ping-pong, etc.
On ne présente plus Éric Chevillard (Prosper à l’œuvre, Les Notes novembre 2019) et son humour loufoque. Là encore, la fantaisie règne puisqu’après avoir consigné ses moindres faits et gestes des dix dernières années, il essaie de reconstituer la chaîne des événements en passant du coq à l’âne. Éric Chevillard est un homme si actif qu’il avoue avoir du mal à retrouver le fil de sa vie. Le ton est primesautier, rapide, décousu. Si l’ensemble s’apparente à un long inventaire à la Prévert, il n’intéresse guère, à moins que l’on ne se passionne pour l’auteur qui parle beaucoup sans dire grand-chose. Un exercice de style qui peine à faire sourire et atteint les limites du genre. (D.D. et M.S.-A.)