Fuyant le Liban en guerre, Allan a coupĂ© les ponts avec ses racines, sa famille, sa religion, le souvenir de son pĂšre mort dans un attentat, et mĂȘme son prĂ©nom, Abel, trop typique pour lui. Avec son Ă©pouse Prune, ils se relaient au chevet de sa belle-mĂšre. La morphine ne lui suffit plus. Dans son dĂ©sespoir elle voudrait que son gendre fasse appel Ă Hussein, le guĂ©risseur. Dâabord rĂ©ticent, Allan finit par prendre lâavion. Le retour au pays est rude. Jamais rĂ©glĂ©s, les vieux problĂšmes de patrimoine sont conflictuels et tenaces ; malgrĂ© le temps passĂ©, de vieilles rancoeurs reviennent Ă la surface.   PlutĂŽt rare, le texte laisse souvent Ă lâimage le soin de montrer les Ă©tats dâĂąme fluctuants dâun hĂ©ros tiraillĂ© entre ses origines et sa vie choisie. Puis, au fil du rĂ©cit, les portes sâouvrent non sans peine et le personnage retrouve son unitĂ© dans son retour aux sources. Le dessin, assez sobre, donne aux acteurs des traits un peu hiĂ©ratiques et parfois lĂ©gĂšrement caricaturaux, sans que cela nuise Ă son expressivitĂ©. (P.P. et Y.H.)
Monsieur Coucou
SAFIEDDINE Joseph, PARK Kyungeun