Tout va pour le mieux dans ce monde et ira encore mieux, grâce à la technologie. C’est ce que doit démontrer Kraft, professeur de rhétorique allemand cinquantenaire, invité dans la Silicon Valley à participer à un concours qui peut lui faire gagner un million de dollars. Après quelques jours, il n’a guère avancé sur son sujet et a même failli se noyer lors d’une ballade en canoë. Il se pose donc beaucoup de questions. Sur ce thème d’actualité, Jonas Luscher (Le printemps des barbares, NB octobre 2015) commence son roman avec humour et bonne humeur, tant le parcours et le caractère du personnage principal démentent ce qu’il doit démontrer, mais au fil des retours en arrière sur son parcours remontant à l’adolescence, le rythme s’alourdit. Aux détails de sa vie quotidienne, de ses histoires d’amour douloureuses, compliquées et onéreuses, viennent s’ajouter des réflexions philosophiques, dans un déferlement de mots et de références plus ou moins connus. Sur un fond d’histoire de l’Allemagne, de la guerre froide à la réunification, on se prend à sourire de quelques piques politiques et d’une sympathique autodérision, sans vraiment s’attacher au récit des aventures d’un pessimiste qui ne sait pas ce qu’il veut (P.B. et L.K.)
Monsieur Kraft ou la théorie du pire
LÜSCHER Jonas