Mont Plaisant

NGANANG Patrice

Doyenne d’une communauté Bamoum, au Cameroun, Sara livre ses souvenirs à une étudiante américaine noire, venue dans son pays d’origine étudier l’époque de l’entre-deux-guerres. Livrée à neuf ans par son père au sultan Njoya, Sara, déguisée en garçon, trouve protection auprès d’une servante dont elle remplace le fils disparu. À la Cour, établie au Mont Plaisant, la vie artistique est savamment organisée au sein d’une société très structurée où lettrés et architectes déploient leurs talents pour le bonheur du sultan et de son peuple. Les colonisations allemande puis anglaise et française viendront à bout de cette civilisation.

 

Dans ce long roman qui mêle réalité et fiction, Patrice Nganang, écrivain engagé et érudit, utilise des documents trouvés à Washington, Paris ou Berlin (il parle trois langues). Son écriture passe du récit-mélopée poétique, lent et imagé, à la relation directe et maîtrisée d’un événement violent : l’agression d’un Noir dans les rues de Berlin ou le supplice du fouet infligé par un administrateur français. On trouve bien sûr, en filigrane, la soif de revanche des anciens colonisés, jamais assouvie…