Mordre.

LAURENT Thierry

Au matin de sa prestation de serment, maître Henri Noguerre se réveille avec une patte de chien à la place du bras. Secrètement fier de ce nouvel appendice qui confère à son aspect fluet une certaine virilité, Noguerre s’alarme lorsque lui pousse une oreille velue ! Seul le toilettage quotidien de Béatrice, jeune femme fauchée voyant en lui un mari putatif facile à mater, permet de leurrer ses collaborateurs. Mais les désagréments ne font que commencer.

 

L’aimable cocasserie de la situation cède vite la place au cynisme quand le couple se transforme en tandem maître-chien, un rien sadomasochiste. De purulences en secrétions eczémateuses, jusqu’au dérapage vers le cannibalisme, l’auteur explore les marges de la nature “humano-canine”, rarement valorisantes quand la bête prend le pas sur l’homme… Pris à rebrousse-poil, le lecteur s’agace de tant de turpitudes.