Elinor s’ennuie ; trois mois déjà que Mo, Resa et Maggie ont rejoint le monde d’encre. Mo, dit Langue magique, est devenu le Geai bleu qui combat farouchement avec le Prince noir les hommes de Tête de vipère. À Ombra, le gringalet aidé du Fifre règne par la terreur. Depuis la mort de Doigt de poussière, Farid est passé au service d’Orphée, enjôleur et hypocrite, maîtrisant les mots dont le pouvoir de nuisance est immense. Darius, à force de persévérance réussit à se transporter avec Elinor dans le monde d’encre, alors que, pour sauver les enfants otages, Mo se retrouve prisonnier dans les oubliettes du sordide Château du Lac.
Ce monde d’encre, magie du conte, peuplé d’hommes de verre, de fées bleues et d’elfes de feu, décrit aussi un monde violent et cruel où les héros réfugiés dans la forêt sont constamment en danger, pourchassés par les soldats ou évitant de justesse d’être piétinés par le géant. Il s’écoule beaucoup de temps avant que Fenoglio retrouve l’inspiration et la volonté d’écrire pour sauver ses héros. Ce gros roman, au rythme plus lent que celui des précédents, achève dans une ambiance médiévale cette trilogie fantastique (Coeur d’encre – Sang d’encre, NB Octobre 2009) foisonnant de détails merveilleux.